Il est 19H59. C’est parti pour une minute interminable remplie pour certains  de certitudes et pour d’autres de l’espérance d’un miracle.

Le dernier souvenir que nous avaient laissés nos deux candidats était ce magnifique débat à couteaux tirés et bâtons rompus (c’est selon). Cravate à poids contre col blanc droit, tel était le fashion fight du jour façon Zoolander. A ma gauche donc, la sur vitamine-C-isée-« ça renforce la pointe de mes racines et mes cheveux sont plus beaux»-Ségo et ses fiches « incollables sur le nucléaire ». A ma droite l’exomilé Sarko sortant probablement d’une séance de 3h d’acuponcture (et d’UV). 2h40 d’un débat à l’envers ponctué par le déjà culte « Ne perdez pas vos nerfs Mme Royal » (venant de Sarko c’est quelque chose) ou l’ultra sémantique :

lui : Vous voulez détruire la loi Fillon
elle : Non. Je veux la remettre à plat
lui : Donc détruire
elle: Non, remettre à plat

remettre à plat : Exposer en détails (ce qui est embrouillé, compliqué) pour y voir plus clair.
Euh ça m'embrouille plus que ça m'éclaire cette définition...
Bref, retour au 6 mai.

19h59 et 30 sec. Le processus médiatique est bien en marche. Jack Lang s’installe sur les plateaux de TF1 et France 2. François Bachy ressort son analyse politique de 95 et Dominique Strauss Kahn arbore un sourire en coin.

19h59 et 50 sec. Une nuée bleue envahie l’écran tandis que les partisans de Ségolène Royal amassés rue Solférino croient toujours à la victoire. LOL

The countdown begins : 10, 9, 8… 2, 1... And the president is … « Nicolas Sarkozy » (avec l’accent s’il vous plaît). Ouaiiiis on en prend jusqu’en 2012 !!! La vache 53- 47. La gauche est battue, la gauche est terrassée. Après Grégory Lemarchal, Ségolène Royal. Double coup dur pour les militants socialistes.

Mais la soirée elle continue. Tandis qu’au Fouquet's on s’active à préparer les petits fours, Ségolène Royal tente d’enjamber un balcon de Solférino, Sarkozy est félicité par George Bush et Jack Lang expose sur France 3 sa théorie comme-quoi-Ségolène-aurait-en-fait-gagné.
Par ci par là les voitures commencent à s'enflammer. Et les postes de télé à s'éteindre.