Un braquage de banque met en lumière des intérêts insoupçonnés. Du directeur de la banque au maire de la ville en passant par le négociateur et la police, tous semblent vivre d’une manière différente cette prise d’otage.
Le réalisateur engagé Spike Lee aura finalement succombé aux sirènes hollywoodiennes en alignant un budget conséquent et une distribution prestigieuse (Clive Owen, Denzel Washington et Jodie Foster). Son âme s’est-elle perdue dans la bataille ? Plus de peur que de mal, abîmée elle en sort indemne.
Le film obéit lui aux codes du genre avec un braquage efficace, des rebondissements réglementaires et un twist final très à la mode. Là où Spike Lee fait la différence c’est qu’il n’hésite pas à écorcher ses personnages et les montrer sous un autre angle, bien plus réaliste, tous couverts d’enjeux personnels. Le film de braquage de banque prend alors une dimension nouvelle, loin du manichéisme habituel.
L’autre point fort du film c’est sa distribution avec des acteurs impeccables et la rare Jodie Foster. On regrettera quelques manques de crédibilité par-ci par-là et une fin un peu convenue.
Mais ne faisons pas la fine bouche, Spike Lee aura réussi à faire un film hollywoodien efficace et engagé à l’opposé de l’imminence d’un sur-hollywoodanisé, transparent et friqué Mission Impossible 3.